NOTRE ACTIVITÉ DE RECHERCHE
Les Éditions de Laval-d’Aurelle, conduites par Gérard Bonnin et une petite phalange de chercheurs, abritent aussi une activité de recherche. Celle-ci est circonscrite à la peinture en Normandie, aux peintres normands donc mais aussi aux horsains qui ont auréolé la province. De cette dernière, il s’agit de dire l’histoire artistique en recherchant les liens entre les époques et entre les hommes. Éclairer le passé participe à déchiffrer ce qui est sous nos yeux, car c’est toujours le passé qui prend corps dans le présent, et c’est lui qui permet d’approcher le sens du temps.
Nombreux sont les peintres qui ont laissé leur sceau dans l’histoire de la peinture en Normandie. Leur parcours est suffisamment connu. À côté d’eux, il en est dans le nom a été désappris et l’œuvre oubliée. Il se trouve (Platon insistait sur la question) que tout se tient dans la nature et dans les trajectoires créatrices. Ainsi donc, en faisant resurgir un détail très véniel, les liens intellectifs apparaissent et le rapport entre intériorité et extériorité s’éclaire.
Georges Cyr. Nature morte au phonographe et aux dominos.
Et voilà que l’art effectue sa mue du nécessaire au contingent, de l’universalité à la singularité, de la pérennité à l’éphémérité, de la solidité à la fragilité. Le contraire de tout devient possible et les courants (souvent autoproclamés) s’opposent et se réfutent les uns les autres. Une grande partie de ce bouleversement est intervenu en Normandie à l’occasion de deux événements.
Le premier est le Cercle de l’Art Moderne qui est à l’origine de quatre mémorables expositions de peinture en 1906, 1907, 1908 et 1909 au Havre. Les artistes ont été minutieusement choisis, le nombre d’œuvres a été sciemment limité, mais se trouva réunie une formidable densité de talents, pleinement représentative d’une période parmi les plus prospères de l’histoire de la peinture. Henri et René de Saint-Delis sont au nombre des fondateurs de ce Cercle, dans le cadre duquel ils exposèrent chacune des quatre années de la courte histoire de celui-ci.
Le Cercle havrais semble ensuite se délocaliser à Rouen en 1910, 1911, 1912, 1913 et 1914 sous la forme d’une Société Normande de Peinture Moderne, reviviscence peut-être du Salon des XXX de 1907. Henri de Saint-Delis rejoindra d’ailleurs cette Société rouennaise, dans laquelle le cubisme fera une substantielle et décisive apparition.
Parmi les artistes qui ont exposé soit au Cercle, soit à la Société Normande, et qui ont comme leurs complices arraché les tentures de l’académisme, il en est dont le parcours mérite un approfondissement. L’aide du lecteur est donc sollicitée pour une dizaine d’entre eux aussi bien au niveau biographique qu’au niveau iconographique. Les messages seront accueillis avec bonheur via notre formulaire de contact à ce lien.
Gérard Bonnin invite donc à une recherche partagée sur quelques années charnière (entre le XIXème siècle et le XXème siècle) de l’histoire de la peinture en Normandie. Jusqu’à cette période, l’idée d’un absolu teintait un art héritier de la Renaissance, cette dernière se référant évidemment à l’esthétique gréco-romaine. Il y avait bien quelques incursions du sensible dans l’intelligible, mais tous les possibles n’étaient pas possibles.