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Raoul de MATHAN

(1874–1938)

     Raoul de MATHAN est né le 11 mars 1874 à Albi alors que son père était sous-préfet dans la région, plus tard muté en Bretagne. 

 

     Il fait de solides études avant que sa famille se laisse cède à son désir de s’inscrire – à l’âge de 20 ans – à l’Académie des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Gustave Moreau. Jusqu’à la mort de ce dernier, les quatre années au sein de ce mythique atelier se font en complicité avec deux amis très proches que sont Lehmann et Rouault, mais aussi avec Manguin, Desvallières, Flandrin, Matisse et Marquet. Alors qu’il demeure à Montmartre, rue d’Orchampt, il trouvera aussi des affinités avec Camoin, Dufy, Friesz, Girieud et Puy.

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Au procès (1914). Aquarelle et encre.

     À ses débuts, Raoul de Mathan a quelque proximité avec Daumier (ou Van Gogh à la période de Nuenen) ; il peint les hommes de la terre ou de la mer, normands surtout. Il donnera plus tard des images de cette Comédie humaine sur laquelle il pose un regard balzacien (si ce n’est voltairien). Et puis, après quelques voyages autour de la Méditerranée, il adopte une certaine géométrisation des formes, dont le concept cependant ne peut pas être assimilé au cubisme.

 

     Raoul de Mathan a beaucoup exposé. Dès 1897, il présente une « Tête d’idiot » à la Société Nationale des Beaux-Arts, et il y exposera régulièrement jusqu’en 1906.  Dans les mêmes années, il est un fidèle du Salon d’Automne et du Salon des Indépendants. Au Havre qu’il connaît bien (ne serait-ce que parce qu’il s’y est marié), il est présent les trois premières années du Cercle de l’Art Moderne, et il revient exposer en 1914.

     En matière de galeries, il ne montre ses œuvres qu’une fois chez Georges Petit. Par contre il expose presque une dizaine de fois chez Berthe Weill. Mais surtout, il est un fidèle de la galerie Druet, dans laquelle les cimaises lui sont offertes chaque année de 1908 à 1936.

 

     Les anciens élèves de Gustave Moreau font, à première vue, un ensemble composite. Et pourtant, hors la maîtrise du métier qui leur est indivise, une certaine communion de pensée réunit ces incontestables talents. Peinture claire aux belles tonalités, chasteté du style, dédain du détail et inclination à une certaine géométrisation les réunissent peu ou prou. Les peintures de Raoul de Mathan, d’apparence parfois sommaire sont en réalité concises ; leur authenticité et leur robustesse confèrent une force expressive. Cette puissance se retrouve tout particulièrement dans ses gens de cirque, ses paysans et pêcheurs, ses scènes de tribunaux où juges et justiciables se font face. Il y a là parfois des « claques d’ombre et de lumière » qui font penser aux peintres fauves. 

 

     À environ 45 ans, après le décès de son père, il prend une part active dans la vie publique à Saint-Lô où se situent les terres familiales dans lesquelles il s’est retiré ; il semble alors un peu moins investi dans la peinture.

 

Raoul de Mathan, présent dans ne nombreuses expositions, n’a pas eu une production considérable ; il montrait couramment des œuvres qui étaient déjà dans des collections. Il fut difficile, lors des expositions rétrospectives, de réunir un nombre d’œuvres suffisant. La moindre contribution, biographique ou iconographique serait d’heureuse fortune.

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Paysage de Provence

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