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ÉDITIONS DE LAVAL-D'AURELLE

Les Éditions de Laval-d’Aurelle ont pour cœur d’intérêt la peinture en Normandie. Les publications sont donc vouées à dire la diversité et la richesse de ce qui est intervenu en cette féconde province. Le long linéaire côtier de la Manche, qui va du Mont-Saint-Michel au Tréport en passant par le magique estuaire de la Seine a inspiré des paysagistes parmi les plus retentissants. Mais ne se comptent pas les motifs autres que les rivages qui furent dépeints, rêvés ou phantasmés. Les boucles de la Seine, la volupté exquise de l’Eure, le calme bucolique de l’Orne et les mystères mouillés du Cotentin, ont également porté des inspirations de peintre à une haute altitude. 

 

     Chacun sait qu’il s’est picturalement noué beaucoup de choses en Normandie. Il s’y est d’ailleurs passé bien plus qu’on l’imagine. Le temps est venu (car tout influence tout) de mettre en perspective l’extraordinaire production artistique sur l’horizon de l’histoire, de revenir sur chaque peintre « tel qu’en Lui-même l’éternité le change ». Après tout Stendhal comptait sur un recul de cent ans afin que ceux qui reconsidèreraient son œuvre se manifestent comme des admirateurs ou s’en déclarent des ennemis. Revisiter une œuvre, c’est y découvrir infailliblement des aspects inconnus qui peuvent venir bouleverser le premier sentiment éprouvé. 

 

     Le temps répare d’injustes abandons, faisant émerger des artistes oubliés qui furent consciencieusement les mineurs, les affineurs et les orfèvres de leur or. L’art vrai s’éternise et s’immortalise. C’est dire aussi que des légendes peuvent se ternir ou s’effacer ; les prestidigitateurs qui ont bourlingué entre redites et emprunts finissent par être confondus. L’artisterie aboutit toujours à l’oubli, car la sévérité se conjugue avec la vérité.  

 

     À l’évidence, la Normandie n’a croisé la route de la peinture que longtemps, très longtemps, après Giotto, Memling ou Caravage. Quelques maîtres d’abord dont l’essentiel souci était la recherche de l’effet pittoresque, et puis l’histoire commence véritablement avec une poignée de romantiques (Turner, Huet), se prolonge avec des réalistes crus (Corot, Millet, Courbet) puis des réalistes délicats (Cals, Boudin, Fouace). Les choses s’emballent – et presque se chevauchent –  avec la peinture optique de Seurat et l’impressionnisme de Monet. Et puis, à l’aube du XXème siècle, la grâce touche une nouvelle fois la Normandie. Le Havre est l’un des deux foyers du fauvisme et le nom de Braque est celui d’un prophète du cubisme. Rouen, qui offre Angrand à l’histoire, compte aussi quelques artistes vaillants comme Couchaux et quelques autres.

 

     Bien difficile de s’extirper d’un héritage si prégnant ; ils sont sans nombre ceux qui auraient bien mieux fait de le refuser au lieu de se tromper d’époque. Quelques-uns cependant, libérés ou libertaires, ont été marqués du signe de la supériorité : Marcel Duchamp, Dubuffet, Hucleux et Hubaut. Avec eux, prospère certes l’idée que l’art est une énigme. Mais ne l’a-t-il pas toujours été ?

 

     Il y aura donc de quoi naviguer pour les Éditions de Laval-d’Aurelle. Il y aura de quoi voir, revoir et découvrir. Les auteurs diront leurs analyses, prendront des risques devant le lecteur, seule excuse au demeurant pour écrire.

Alentours de Laval-d'Aurelle. Éditions de Laval d'Aurelle.

Alentours de Laval-d'Aurelle au printemps.

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